Introduction à la Randonnée Alpine

Cher lecteur,

J’interromps encore une fois l’histoire de mon voyage vers la côte Ouest pour vous raconter une aventure plus immédiate.

Dimanche dernier, avec la même équipe qui m’a initié à l’escalade de glace il y a de ça quelques semaines, j’ai appris les ficelles de la Randonnée Alpine. (ahah, ficelles, hum bon ça marche mieux en anglais avec Rope je vous l‘accorde…)

Je vous entend déjà me demander: “Mais pourquoi ?? Chouette Bleue, pourquoi fais-tu ça ? Tu ne devrais pas planifier quoi que ce soit de trop alpin, souviens-toi, tu es très nulle en escalade !”

Pas d’inquiétude, je m’en souviens très bien, et je planifie seulement de faire le Mont Washington dans des conditions hivernales. Pas trop d’escalade. De toute façon, je serai avec les mêmes guides, qui connaissent donc très bien mes limitations (hum).

Que signifie exactement, Randonnée Alpine ? Ça veut dire que j’ai appris comment marcher avec des gros crampons et un piolet tout en étant encordée à quelqu’un.

C’est avec trépidation que je vous partage maintenant mes nouvelles connaissances !!

Gros Crampons

Pour marcher avec des gros crampons d’alpinisme, il suffit d’avoir la démarche d’un Tyrex qui souffre de problèmes de friction à l’entrejambe. 

Pour les guides: sentez-vous bien à l’aise d’utiliser cette illustration pour vos prochains clients!

Parfois, sur une glace plus lisse ou des portions plus difficiles, imaginez que le Tyrex écrase d’un coup d’un seul un mille-patte inopportun. Et c’est tout.

N’essayez surtout pas de vous gratter le mollet, la tête, ou toute portion de votre corps ou du corps de quelqu’un d’autre en utilisant votre botte !

Piolet

Votre piolet est votre vie. Ne le perdez pas. Traitez-le comme s’il s’agissait d’un nouveau-né capable de vous percer les entrailles à tout moment. Quand vous tombez, vous l’utilisez pour vous arrêter. Nous nous sommes beaucoup entraîné à ça. Nous nous sommes jetés dans la neige avec abandon à de nombreuses reprises, et c’était très drôle parce que la neige était extrêmement moelleuse. Mon exercice favori !

Voila pourquoi on n’invite jamais le Tyrex quand il y a des objets pointus…

Ceci dit, je suis tombée pour vrai une ou deux fois, et je ne me suis pas arrêtée trop mal, mais c’était dans une forêt enneigée, et la situation la plus facile imaginable. Je ne suis définitivement pas convaincue de ma capacité à m’arrêter pour de vrai.

Être encordée à quelqu’un

Avant tout, je me sentais super classe avec les harnais et cordes et crampons et tout. En vrai, je ressemblais à une Chouette saucissonnée sur un chantier, mais je me sentais très classe, c’est ça qui compte !

Comme je me sens…

…et de quoi j’ai vraiment l’air…

Je ne serais pas capable de remettre la corde comme il faut toute seule. J’ai encore des problèmes à faire le noeud en 8 alors que je savais très bien le faire toute seule l’année passée…

Marcher encordé semble très facile – la corde ne doit jamais ni toucher le sol, ni être tendue – et pourtant c’est loin d’être simple. Il y a des tournants, des arbres, parfois ça monte, ou descend, il faut marcher au même rythme que l’autre… À certains moments, on se sent comme un âne qui veut tirer de toutes ses forces pour attraper la maudite carotte, et à d’autres, le gars derrière a tellement de corde qu’il pourrait étendre une pleine bassine de linge.

On pourrait ligoter un gigot d’orignal avec toute cette corde, pas vrai Maurice ?

Ils nous ont promis des chocolats au Mont Washington ! Allons-y Maurice !

Dernier fait divers avant la conclusion: dégrimper la glace était étrangement plus facile que ce que je pensais. Donc, je ne peux pas monter, mais je peux descendre… C’est déjà ça !

Maintenant vous en savez autant que moi à propos de randonnée Alpine, chez lecteur. Prochainement, je vous raconterais notre sortie au Mont Washington tout en détail.

Merci encore InspireA+ !