Une relation complexe: votre sac à dos et vous

Quelle est la différence entre une simple randonnée, et une semaine en autonomie ? Le sac à dos bien sûr !

De toute évidence, je ne suis pas qualifiée pour vous dire comment vous entraîner pour survivre au port d’un sac à dos: chaque corps est différent et a ses propres besoins. Vous devriez consulter des professionnels. Sans compter que je suis à peine qualifiée pour vous dire comment manger avec une spork…

Par contre, la leçon que je peux tirer de mon expérience de petite créature à plume portant parfois plus que la charge recommandée (c’est à dire 20% de son poids), c’est que jour après jour, vous allez développer une relation personnelle avec votre sac à dos.

Une relation compliquée.

1-La peur

Comment ça, je dois le porter sur mon dos ?

Il est tout à fait naturel d’être, au premier abord, terrifié par votre sac à dos. Après avoir péniblement fait rentrer tout votre matériel dedans, vous pouvez à peine le soulever, et la réalisation soudaine que vous allez avoir cette énorme chose sur votre dos des journées entières peut être intimidante. N’oubliez pas que le poids peut varier de jour en jour, dépendamment de la nourriture que vous portez, s’il pleut ou non, etc. Essayez d’imaginer que votre sac à dos a tout autant peur de vous que vous de lui. Pensez-y un peu, qu’est ce qui va lui arriver si vous ne pouvez pas le porter?

2-Domination

Comment ça, je ne peux pas ramper jusqu’au prochain campement ?

Au cours des premiers jours, votre sac à dos va essayer d’établir sa supériorité sur vous en vous écrasant physiquement. Restez fort, faites preuve de confiance en vous. C’est seulement un sac à dos plein de matériel, et pas une entité maléfique qui essaie activement de vous assassiner.

3-Il essaie activement de vous assassiner

“Tu quoque, mi Osprey Backpacki!!”

Arrive un temps ou votre sac va vous poignarder dans le dos. À de nombreuses reprises. Je comprend bien qu’à cet instant précis, vous détestez ce pauvre objet très fort, mais souvenez-vous: s’il vous poignarde, c’est certainement parce que vous avez tiré sur la mauvaise sangle et qu’il est tout de travers sur votre dos. Oui, c’est bien ce que je dis: c’est votre faute, pas celle du sac !

4-Neutre

Je prend la responsabilité pour les affaires de sangles, si tu reconnais que c’est toi qui a écrasé le cake au citron.

Quelqu’un vous a aidé à re-régler votre sac, et celui-ci a arrêté de vous poignarder dans le dos. Vous sentez le poids, mais n’êtes plus écrasé sous lui. Vous oubliez parfois que vous le portez tandis que vous marchez. Félicitations ! Vous êtes à présent dans la phase neutre de votre relation avec votre sac ! Bientôt, vous allez l’aimer !

5-L’Amour

Je vais t’appeler Oswald et t’emmener partout avec moi !

Et voilà. Vous l’aimez. Après tout, il contient tout ce dont vous avez besoin. Il est moelleux, et vous protège du vent. C’est votre compagnon de tous les instants, il ne vous juge pas pour votre odeur, vous pouvez vous asseoir dessus quand vous êtes fatigué, dormir dessus la nuit, ou l’utiliser pour vous redresser et lire dans votre tente.

6-Passion

Ô Oswald ! Le monde est à nous à tout jamais !

Vous ne voulez plus jamais le quitter. Et pourquoi pas, après tout ? La vie est tellement simple, tout autour de vous n’est que joie et bonheur. Il est de plus en plus léger jour après jour. Maintenant, il porte les marques et cicatrices des aventures que vous avez eu ensemble au cours du voyage… Comment ça, le voyage est fini, et vous retournez… à l’hôtel, à la civilisation, à une vie sans sac à dos ???

7-Tristesse et désespoir

Certes, mais j’ai quand même la sensation qu’on m’a enlevé un grand poids des épaules…

Cette période de votre vie est terminée à tout jamais ! (jusqu’à votre prochain backpacking trip, de toute évidence). Vous allez devoir apprendre à vivre sans lui. Vous êtes désespéré, mais que doit ressentir ce malheureux sac à dos quand vous l’abandonnez et le reléguez dans un coin sombre de votre placard ? Et utilisez à sa place des petits sacs ridicules que vous ne mettez même pas sur votre dos, et dans lesquels vous perdez toujours vos clefs ?