Kananaskis Highlands

Cher lecteur, voici l’histoire de mon trek dans les Kananaskis Highlands dans les Rocheuses Canadiennes, avec Yamnuska, en août 2018, guidé par Marc.

Tout s’est passé extraordinairement bien:

J’étais en excellent forme physique (merci, InspireA+ 🙂 Je n’ai même pas senti mon sac à dos!)

J’ai dormi chaque nuit, au chaud et confortable, comme une bûche bienheureuse, étant cette fois-ci équipée comme il fallait.

Le groupe – comme d’habitude – était parfait. Certains étaient des habitués de Yamnuska, ayant fait jusqu’à 10 treks avec eux. Nous avons beaucoup ri et papoté en marchant.

Le guide était sympathique, attentionné, et d’une patience angélique.

La nourriture était bonne.

Vous savez quoi ? C’est absolument un scandale. Pouvez-vous imaginer à quel point c’est difficile de raconter une histoire intéressante quand tout s’est aussi bien passé du début à la fin?

Non mais si je continue comme ça, vous allez tous vous endormir avant la fin de mon post !

Que ce soit bien clair: c’était formidable, une aventure magnifique dont j’ai adoré passionnément chaque seconde, mais ça n’en fait pas une bonne histoire. C’est bien beau, et très poétique, de dire “dans la forêt, il y avait un papillon bleu, et il s’est posé sur mon appareil photo pendant 5 minutes avant de s’envoler” ou encore “le silence au bord du lac était tel que j’ai entendu le bruit du battement d’ailes d’un oiseau qui me survolait dans le soir calme”, et vous allez sûrement soupirer et rêver, cher lecteur, mais vous allez aussi vous endormir illico presto!

Je n’ai donc aucun autre choix que de complètement inventer des choses terribles qui auraient pu se passer, mais n’ont absolument pas eu lieu.

Merci à Marc pour avoir très gentiment pris le temps de me donner les dénivelés!

Notre semaine a commencé dans la fumée des incendies de forêt qui faisaient rage en Colombie Britannique à ce moment. Nos premiers jours ont donc été enveloppés d’un certain mystère…

Jour 1 – 10.2km, +500m

La fumée est très dense sur notre trajet de Canmore aux Kananaskis, les montagnes sont à peine visible. C’est une journée très calme, principalement dans la forêt. Nous rencontrons un mammifère non identifié, qui pourrait être une martre d’amérique. D’ailleurs, saviez-vous que les martres aiment faire leurs cacas sur les rochers des sentiers ? Non ? Maintenant, vous le savez !

Chose Terrible n’ayant pas eu lieu: J’imagine que nous aurions pu étouffer dans l’épaisse fumée ou quoi, mais non. Elle ne nous a pas dérangé, sauf que ça nous bloquait quand même pas mal la vue.

Jour 2 – 8km, +400m, -400m

Aujourd’hui, nous marchons jusqu’à Worthington pass avec seulement un sac de jour.

Le col est en éboulis, et la vue en haut n’est pas très impressionnante à cause de la fumée. J’ai prouvé encore une fois qu’il ne fallait pas me faire confiance pour nommer des montagnes. Messieurs-dames, je vous présente “Les Nichons”.

Démontrant en même temps que je ne suis pas un mammifère et ne voit pas souvent des seins

Chose Terrible n’ayant pas eu lieu: Dans les éboulis, j’ai paniqué et cru que j’allais dramatiquement tomber en roulant tout en bas de la pente. Mais non, rien. J’ai juste appelé le guide, et j’étais stable avant même qu’il n’aie le temps de m’atteindre (donc le dérangeant pour rien, désolée !)

Jour 3 – 13.8km +740, -740m

La journée commence sous la pluie, mais elle ne dure pas et fait tomber la fumée. C’est au final juste assez pour permettre à Marc de nous montrer son talent de constructeur d’abri. Nous prenons d’abord South Kananaskis pass, contournons une montagne sans nom (que nous baptisons Mont Souris, ne me demandez pas pourquoi), ensuite North Kananaskis pass (difficile celle-là, très pentue comme qui dirait !).

Ce jour-là, nous passons brièvement en Colombie Britannique !

Tout cela prend du temps, et nous soupons très tard sous les étoiles, mais quelle belle journée… Le parfum des baies de genévrier et des pins, et les chèvres des montagnes qui gambadent joyeusement au loin…


Multiples Choses Épouvantables n’ayant pas eu lieu: J’aurais pu être mouillée jusqu’à l’os comme la dernière fois, mais j’avais ma veste en Gore Tex, donc je n’ai même pas été humide. À un moment, vers la fin de la journée, le guide avait faim, et j’imagine qu’il aurait pu s’écrouler d’inanition ou quoi, mais finalement il a juste mangé un snack. Aussi, on a traversé un ruisseau deux fois, ce qui avait quand même un bon potentiel, mais la seule conséquence dramatique a été de me donner l’idée de mon article Les Trois Façons de Traverser un Ruisseau.

Jour 4 – 14.8km +500m, -900m

Au début de la journée, nous montons jusqu’au Glacier Haig avec un sac de jour. Quelle vue magnifique… Le soleil brille, les hélicoptères vrombissent, au loin on peut apercevoir des skieurs sur le glacier…

Ensuite, nous retournons au camp, et en route pour le camp suivant ! Sur le trajet, nous avons une rencontre mystérieuse avec une créature des bois… Je n’ai pas pu voir ce que c’était, mais c’était GROS ! (un prochain article vous en dira plus…)

Chose Terrible n’ayant pas eu lieu: Non je ne trouve rien à dire à propos de cette journée là, vraiment… C’était tellement parfait… Regardez un peu ces photos quand même…

Jour 5 – 7.2km, -75m

Je souffre terriblement d’un profond coup de blues du dernier jour. 5 jours, c’est pas assez. Je ne veux pas rentrer, je veux rester dans la montagne pour toujours !

La fumée est quelque peu de retour (moins qu’au premier jour).

Je soupire bruyamment à chaque pas, et tente désespérement de profiter de chaque seconde…

Chose qui n’a malheureusement pas eu lieu: Si seulement j’avais pu être kidnappée, ou perdue, ou si j’avais pu rester une ou deux semaines de plus dans la montagne…

Désolée, Yamnuska, mais je vais revenir l’année prochaine !